6. Renault-Nissan : Leaf (Zoé*)

Problématique

En février 2009, Carlos Ghosn affirme que la voiture électrique de son groupe « existe déjà« . Il assure que l’alliance entre Renault et Nissan est un « extraordinaire avantage » puisque « Nissan maîtrise la batterie lithium-ion ». « Nous pensons que les conditions sont désormais réunies pour que la voiture électrique soit enfin un succès« . Mais, pour réussir, il faut que la voiture ne soit pas vendue plus chère que son équivalent Diesel. Or, les volumes prévus ne peuvent le permettre et la batterie est un surcoût important.

Solution

Renault louera les batteries sachant que la location de la batterie et sa recharge doivent coûter moins cher qu’un plein d’essence. Délestée de sa batterie, la voiture peut être vendue au prix habituel.

La location n’est pas ici la vente de l’usage. Il est probable que certains clients contesteront le prix fixe qui ne garantit en rien la valeur de la charge.

Résultat

Les années 2010– 2012 diront si ce sera un succès ou un échec.

*Initialement conçue pour la Nissan Leaf, le modèle a été appliqué à la Zoé. 2013 a été la première année de l’expérimentation du modèle.

Le mauvais choix du système de connexion au réseau électrique, ainsi que la faillite du partenaire israélien chargé du système de changement des batteries, ont sensiblement retardé le retour d’expérience.

Points clés

Ce cas ne concerne encore que la batterie, présentée comme un produit complémentaire de la voiture et non l’ensemble du véhicule, ensemble indispensable à l’usage de la mobilité.

Ce qui est remarquable, c’est qu’un grand constructeur, assis sur un modèle économique qu’il souhaite pérenniser pour une rentabilité maximale (‘’business as usual’’), entre par petits pas dans l’économie de fonctionnalité sous la pression des exigences du marché : voiture propre car les citadins ne supportent plus la pollution, rupture du lien automobile – pétrole pour cause de ‘’risque géopolitique majeur’’ (Cf. Site du ministère de l’écologie), voiture économique pour cause de crise des revenus …

Là encore, c’est la recherche d’une maîtrise des coûts qui conduit à l’économie de fonctionnalité !

Note : Dans le livre « Les clés du renouveau grâce à la crise ; Économie de fonctionnalité : mode d’emploi pour les dirigeants d’entreprise », il est montré, pages 84-86, à quel point l’économie de fonctionnalité peut abaisser les coûts. La condition est que l’offre soit conçue globalement pour cela.