Bingo ! Les cours des matières premières s’envolent : l’heure de l’économie de fonctionnalité est arrivée !

mardi, 6 avril 2010

(Voir tout en bas, le commentaire de Janvier 2015)

Dans son édition du 23 mars 2010, Le Figaro économie annonce que la Nano, voiture indienne la moins chère du monde, moins d’un an après son lancement, allait voir son prix augmenter très sensiblement parce que l’acier, l’aluminium, le plastique, le cuivre, ont vu leur cours s’envoler.

Dans celle du 3 avril 2010, La Tribune titre ‘’L’acier s’envole, l’industrie dérouille !’’. Un article intitulé ‘’La loi du plus fort s’est imposée pour le minerai de fer’’, explique que le groupe minier brésilien Vale a imposé une hausse des prix de 90% (quatre vingt dix !), remis en cause le principe des contrats annuels et obtenu une actualisation des tarifs sur une base trimestrielle. Lire ces articles dans « Articles d’actualité ».

Que disent les experts de l’économie de fonctionnalité depuis des années ? Que la dématérialisation de l’économie est indispensable, le rapport de forces entre offre et demande de matières premières étant désormais structurellement en faveur de l’offre, avec, en plus, quelques complications politiques … comme l’interdiction d’exportation de néodyme par la Chine début septembre 2009, sans oublier la spéculation qui aggrave le poids des surcoûts ! Ah, j’oubliais : comment établir et respecter un budget quand le seul mot qui compte est « volatilité des cours » ?

Non, il n’y a décidément plus de choix : pour rester compétitif, pour assurer la rentabilité des capitaux, bref, pour que l’entreprise soit pérenne, il faut dématérialiser. Difficile ? Mais non ! Qui peut dire qu’il n’y a pas surconsommation d’énergie et de matières premières ? Qui peut dire que dans certains secteurs (bien connus), il n’y a pas obsolescence programmée des produits ? Non, la qualité ne coûte pas cher, c’est même la non qualité qui coûte (Quality is free, livre référence de Phil Crossby). Sans l’Etat américain, GM et Chrysler n’existeraient plus aujourd’hui, sur un secteur où l’obsolescence programmée est un art maîtrisé. Airbus et Boeing se portent bien. Pourtant, quand une voiture dépasse 100.000 km, il est admis qu’il faut la remplacer et un avion dure 25 à 30 ans… sans panne ! Une voiture en panne, c’est banal, un avion qui s’écrase, c’est une catastrophe !

Non ce n’est pas difficile ; encore faut-il le vouloir. C’est si bon de faire durer un système qui a si bien fonctionné. Oui, mais … plus on attend, plus le coût sera élevé : ce qui coûte cher, ce n’est pas une reconversion dont la rentabilité est assurée et dont le principe est une question de survie, c’est l’urgence dans laquelle on peut se trouver si l’on a pas su anticiper.

Homo durabilis et rentabilis

 

Commentaire de Janvier 2015

Le prix du pétrole s’est effondré à partir de septembre 2014. Beaucoup de matières premières ont vu aussi leur cours chuter. La première raison en est le fort ralentissement de l’économie mondiale, les pays dits émergents ne portant plus la croissance, et notamment la Chine, dont la croissance réelle est de 2% comme l’indiquent maintenant la plupart des experts, comme Patrick Artus de Natixis (voir article de La Tribune à ce sujet). La Chine cale, comme ecrit dans le livre « Les clés du renouveau grâce à la crise » publié en septembre 2012.

L’article ci-dessus est-il alors obsolète ? Non point !

La crise que nous vivons est la conséquence, notamment, des chocs pétroliers des années 70, mais aussi du contre-choc pétrolier des années 80. En effet, au lieu de maintenir l’effort de transformation de l’économie, beaucoup ont dit, à la faveur de ce contre-choc : « nous pouvons recommencer comme avant ». Erreur gravissime !

De même que les 240 milliards € accordés à la Grèce auront été perdus, puisque son endettement est revenu au niveau de la première intervention, de même croire que la baisse des matières premières permet de ne pas se réformer est une grave erreur.

Ne recommençons pas l’erreur de la mauvaise interprétation du contre-choc pétrolier des années 80 : cette baisse n’est qu’un répit et le prélude à une hausse très forte, dans un an, 2 ou 3 peut-être, pas plus !

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